Page 82 - GraziaMag.ma N°045 Juin 2020
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LA RÉCOLTE MIRACULEUSE
Pourquoi la rose de mai de Grasse précisément ?
Parce qu’elle constitue notamment l’ADN de
l’iconique N°5. « La rose de mai a quelque
chose de doux et de voluptueux. Les fleurs
sont les essences les plus fragiles et les plus
complexes à travailler, parce qu’elles révèlent de
très nombreuses facettes et sont d’une richesse
incomparable » explique d’ailleurs Olivier Polge,
nez de la maison Chanel. Première étape du
processus de fabrication : la cueillette. En amont
de la fabrication des essences de la rose et de
la concrète, c’est effectivement la cueillette qui
ouvre le bal de cette aventure florale d’exception.
Pendant près de quatre semaines sept jours sur
sept, les cueilleurs vont travailler dès l’aube pour
remplir leur tablier de la rose tout juste épanouie.
L’enjeu est bel et bien stratégique puisque tous
les efforts de la culture et du travail fourni sur
chaque rosier se concentrent précisément lors
de la période de la récolte. 1 750 roses, voilà ce
que parviennent à récolter en une seule heure, les
duos de cueilleurs qui travaillent jusqu’à la nuit
tombée pour que la récolte du jour, soit au plus tôt
acheminée vers l’usine pour la pesée journalière.
Ainsi, une fois récoltées, les roses sont emballées
dans d’immenses sacs de jute avant d’être
directement conduits à l’usine et traitées le plus
vite possible, c’est-à-dire, tant que les fleurs sont
encore le plus odorantes. Car ici à Grasse, tant
que les fleurs ne sont pas encore plongées dans les
extracteurs, la course contre la montre continue !
Une fois les fleurs
pesées, elles sont
réparties sur 5
plateaux perforés,
empilés les uns sur
les autres. Les fleurs
subissent 3 bains
successifs avec un
solvant, légèrement
brassé puis porté à
haute température.
Le solvant se charge
en principes
odorants,
concrétisant l’odeur
en parfum. Chaque
extracteur contient
250 kg de fleurs.
Photos DR
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