Page 34 - GraziaMag.ma N°045 Juin 2020
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GRAZIA INTERVIEW

















         Je vais avoir une réunion avec mes collaborateurs du   Je l’espère. Je le dis depuis un certain temps. Nous devrions
          département Style et reprendre le travail sur les collections,   ralentir. J’ai toujours pensé qu’au cours des dernières
          en touchant les tissus, essayer les vêtements sur les   années, le besoin de vouloir en montrer toujours plus, était
          modèles. Cet aspect physique et pratique de mon travail me   devenu un problème. Un faux besoin, alimenté plus par
          manque énormément.                                    l’économie que par la demande réelle de la clientèle. Cela a
          Le professeur Brusaferro de l’Institut National Italien de la   donné lieu aux défilés pre-collection, aux très nombreuses
          Santé a déclaré : « Après le COVID-19, nous devrons trouver   livraisons qui saturent les magasins, avec trop de
          une nouvelle façon de faire les choses que nous aimons. Elles   marchandises. Si cette pandémie nous apprend quelque
          devront être faites de manière à éviter de déclencher   chose, c’est d’être plus prudent, d’éviter le gaspillage, de
          l’infection à nouveau, et il faut de la créativité pour penser à   faire plus et mieux, avec moins. Je vais garder cela à l’esprit
          un avenir différent. » Que pensez-vous de cette idée et   moi-même, pour mes propres activités commerciales.
          comment envisagez-vous cet avenir ?                   De nombreux Italiens ont joué de la musique ou chanté sur
          La pandémie ne disparaîtra pas de sitôt, et il faudra   leurs balcons. Quand tout cela sera terminé, quelle chanson
          attendre un vaccin efficace. D’ici là, nous sommes obligés   aimeriez-vous chanter (ou entendre), en signe de joie ?
          de reconsidérer notre façon de vivre et d’interagir avec les   Je ne chante pas, et c’est mieux comme ça ! J’aimerais
          autres. Il faudra trouver de nouvelles solutions pour   entendre la musique du défilé de mode dans un théâtre
          relancer l’économie et la culture. Je vois l’avenir comme un   complet, ou l’hymne national italien, lors du prochain
          effort de reconstruction, mais cela exigera un engagement   Olimpia Basketball Game. ■
          commun de notre part à tous.
          À votre avis, est-ce que quelque chose va changer
          radicalement dans le monde de la mode
          après ce « choc » mondial ?
                                                                                  Ci-contre, le couturier Giorgio Armani
                                                                                  (le second à droite) dans les années 40
                                                                                  avec sa mère Maria, son frère aîné Sergio
                                                                                  et sa petite sœur Rosanna. Ci-dessous, un
                                                                                  plan des années 90. À gauche, Armani
                                                                                  dans les années 50 à Siena, lors du
                                                                                  service militaire.




































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