Décidément, 2020 semble impitoyable avec le 7ème Art, emportant sur son passage les plus grands. Au tour de l’acteur franco-britannique Michael Lonsdale de rejoindre les cieux à l’âge de 89 ans. Véritable icône du cinéma et du théâtre, il était réputé pour être un caméléon hors-pair. Enigmatique et mystique, l’inoubliable méchant dans James Bond a eu un parcours cinématographique impressionnant. D’un charisme inouï, Lonsdale a crevé le grand écran à chacun de ses rôles et Dieu sait qu’il en avait du talent à revendre. D’un criminel sadique à un pervers psychopathe en passant par un moine cistercien, il savait comme personne se glisser dans la peau de n’importe quel personnage et nous bluffer complètement. Et dire que, dans la vraie vie, c’était un homme extrêmement timide et discret. Pourtant une fois sur scène ou devant la caméra, toutes ses inhibitions disparaissaient comme par magie et il nous offrait une prestation spectaculaire. Une force qu’il a sûrement puisé dans son parcours de vie : né à Paris an 1931, il passera une partie de son enfance en Grande-Bretagne, avant de s’installer une dizaine d’années au Maroc et de repartir pour la France en 1947. D’abord passionné de peinture, il a fini par plonger avec ferveur dans la comédie et croisera les plus grands du milieu, à l’instar de Samuel Beckett, Laurent Terzieff, Bernard Fresson, Jean-Marie Serreau ou encore Jean-Louis Trintignant. Son talent inné ne laisse personne de glace et sa carrière sera très vite lancée. Avec près de 200 films, dont de grosses productions comme « James Bond » ou « le Nom de la rose », et des dizaines de pièces, Michael aura mené une formidable carrière extrêmement riche, au cinéma comme au théâtre. Jusqu’à l’ultime consécration : le César du meilleur second rôle pour sa performance magistrale dans « Des hommes et des dieux », où il campe un prêtre. Eclectique, mystérieux, polyvalent…En 60 ans de carrière, il aimait les défis et n’avait pas peur d’expérimenter les rôles les plus complexes. Amoureux de littérature, Lonsdale est même l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont « L’amour sauvera le monde », « Mes chemins d’espérance », et « Il n’est jamais trop tard pour le plus grand amour ».
Par Nafissa El Bouanani