Grosse tristesse dans le milieu du cinéma français. L’une de ses figures les plus emblématiques vient de tirer sa révérence. Jean-Pierre Bacri, comédien, scénariste et réalisateur, est mort des suites d’un cancer à l'âge de 69 ans. A l’annonce de son décès hier, les hommages n’ont cessé de pleuvoir sur les réseaux. La France est à nouveau en deuil.
Six fois césarisé, avec plus de soixante films et des dizaines de pièces de théâtre, ce personnage mythique a eu une carrière impressionnante. Il laisse derrière lui de vraies perles, à l’instar de « Cuisine et dépendances », « Le goût des autres », « Smoking/No Smoking », « On connaît la chanson », « La Cité de la peur », « Un air de famille », « Le grand Pardon », « Subway », « Didier » ou encore plus récemment « Le sens de la fête ». Réputé pour son caractère râleur mais particulièrement attachant et touchant, Jean-Pierre Bacri avait un charisme hors-norme. Personne n’oubliera jamais son timbre de voix unique, son franc-parler, ses agacements et ses exigences. Mais aussi et surtout la formidable complicité qu’il partageait avec son ex-compagne, la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui. Depuis les années 90, le duo a fait rire et pleurer le grand public. Ensemble de 1987 et 2012, ils resteront fusionnels même après leur séparation, même sans avoir eu d’enfants.
Né algérien, ce grand habitué des comédies douces-amères s’est illustré autant dans des rôles cultes que pour son talent poignant de scénariste. Pour preuve, il a décroché à quatre reprises le César du meilleur scénario original au cours de sa carrière. « Moi aussi, j'ai envie d'être aimé. Pas à n'importe quel moyen. Pour moi, le sourire doit être spontané ou ne pas être. Je n'ai rien à vendre, je ne suis ni VRP ni animateur de télévision. Les gens qui me connaissent savent que je suis un joyeux luron. J'aime rire et faire rire, mais quand quelque chose me gonfle, je le dis! », avait-il confié au journal Le Monde en 2003. Une franchise décapante qui faisait sa marque de fabrique. En imposant son style, son tempérament bien trempé et ses principes, il a ainsi forcé le respect dans la profession. Si bien que tous saluent aujourd’hui sa mémoire. Il n’y en avait pas deux comme lui…qu’il puisse reposer en paix.
Par Nafissa El Bouanani