À la veille de la journée mondiale contre le peine de mort, une tragédie est en train de se jouer: celle du jeune bloggeur saoudien Ali Al Nimr, condamné à mort par la justice de son pays pour avoir participé, armé, à des manifestations de rue réclamant l’égalité des droits entre sunnites et chiites. Le jeune homme a vu son recours en appel rejeté fin septembre.
Il a 20 ans, le plus bel âge de la vie, dit-on, et c’est peut-être là que la sienne va s’achever. Pour avoir eu l’audace, le courage ou juste le réflexe de protester, un jeune homme va mourir. Bienvenue en 2015, où 133 exécutions ont effectivement eu lieu en Arabie saoudite, rappelle le journal L’Humanité, sans même parfois prévenir la famille du condamné de la date d’exécution de ce dernier : pour l’humanité, vous repasserez !
Alors que partout dans le monde et à différentes époques, on a torturé, écartelé, brûlé des gens qui dérangeaient, au Maroc, la peine de mort est toujours officiellement applicable, bien qu’elle ne le soit plus de fait depuis 1993.
Si tous ces chiffres donnent le tournis, et le vomi, ils soulèvent le cœur et une question, une seule : quel stade de l’évolution humaine faut-il atteindre pour qu’ôter la vie à quelqu’un au nom de la justice ne soit plus que le souvenir honteux d’une époque révolue ? Faisons le vœu pieux que les clichés de Ali Al Nimr ne se transforment pas bientôt en photos-souvenirs.
Par Alexandra Girard