En prison…pour avoir danser sur Instagram !

Telle est l’injustice du moment qui bouleverse la toile. L’iranienne Maedeh Hojabri alias Maedeh Mahi, jeune et jolie ado de 18 ans, vient d’être arrêtée par la cyberpolice de son pays pour avoir posté des vidéos d’elle en train de danser. Avec 600 000 abonnés sur son compte Instagram, elle a provoquant un grand élan de soutien du public, devenant même une vraie star en République islamique. Comme nombre de jeunes Iraniens, dont 24 millions disposent d'un compte Instagram, la jeune fille s'y affiche sans voile. Un brin rebelle, elle dévoile son nombril et son déhanché oriental sensuel. Il n’en fallait pas plus pour secouer les autorités iraniennes. D’autant que si le réseau social est bizarrement toléré, dans la rue en Iran le port du voile est obligatoire et la danse interdite. En larmes dans une émission sur la télévision d'État de la République islamique, cachée derrière un tchador noir, la jeune femme a expliqué qu’elle ne faisait que danser, ne cherchant pas à inciter la jeunesse iranienne à faire de même. Elle a aussi déclaré regretter ses « actes immoraux ». Ses comptes sur les réseaux sociaux ont été aussitôt supprimés. Le chef de la cyberpolice de Téhéran, Touraj Kazemi, a annoncé que les personnes qui publieraient des contenus « indécents » en ligne seraient poursuivies pour « crime contre la sécurité nationale ». Du coup, en protestation de l’affaire Maedeh Mahi, de nombreuses femmes iraniennes ont posté des vidéos d’elles-mêmes en train de danser sur Instagram pour dénoncer les lois islamiques strictes sur la pudeur.