« C’était sûr, je le savais », a-t-elle lâché avec un sourire en coin en ouvrant l’enveloppe. Lundi soir, l’inimitable humoriste Blanche Gardin a fait son entrée dans la cérémonie de la 30e Nuit des Molières pour remettre celui de l’Humour à l’un des nominés. Seule femme parmi les 4 autres comédiens, c’est elle qui a finalement remporté le trophée. La native de Suresnes s’est donc auto-remis à elle-même ce qu’elle a qualifié de «Molière de la discrimination positive et de l’humour». Elle a aussitôt fait hurler de rire la salle Pleyel. « Je suis la seule femme nommée, l’année de l’affaire Weinstein… C’est l’histoire de ma vie, quoi : le jour où j’ai un prix, il n’a aucune valeur. J’ai l’impression d’être un rebeu du 93 qui vient d’être admis à Science Po ». Blague à part, si quelqu’un devait mériter ce prix, c’est bien elle. A 41 ans, cette artiste hors-pair, découverte par le Jamel Comedy Club, a un sens inouï du verbe. Sa marque de fabrique : l’humour noir, désopilant et cynique. Des vannes crues, sans fard ni tabou. Et ça marche. Ses deux one-woman-show (« Il faut que je vous parle » et « Je parle toute seule ») affichaient toujours complets. Avec un diplôme de sociologie, Blanche écrit ses propres textes et son premier spectacle a même été publié en livre. Auteure et comédienne prolifique, elle a également coécrit certains scénarios pour le cinéma, joué dans quelques films et téléfilms, et elle anime une émission hebdomadaire de sketchs sur la chaîne Comédie. A partir du 13 septembre prochain, elle entamera son nouveau spectacle intitulé « Bonne nuit Blanche ».