Le célibat des trentenaires ? C'est devenu tellement banal que la question ne fait plus débat. Au Maroc, les jeunes femmes «singles» se sont multipliées de manière vertigineuse. Si certaines clament haut et fort qu’elles sont heureuses d’être libres et indépendantes, d’autres en revanche affichent clairement leur frustration de n’avoir pas encore trouver l'âme-soeur. Ceci dit, lorsqu’on lit entre les lignes, on sent bien que toutes rêvent d’amour… Témoignages.
Meryem, 31 ans
« Face au nombre recrudescent des divorces, je ne ressens pas le besoin de me presser à convoler. Si c’est pour aller droit dans le mur, non merci. D’autant que je suis un peu de la vieille école : je fais partie de celles qui ont gardé le caractère sacré du mariage. Pas question donc de me précipiter avec le premier venu, sous prétexte qu’il faut se marier à tout prix aux yeux de la société. Heureusement que les mentalités changent de plus en plus et qu’on n’a plus cette épée de Damoclèse sur la tête. Moi, je me dis : tout est question de timing, ça viendra au bon moment. Entre temps, je ne vais pas me torturer d’être seule, de n’avoir pas de compagnon à mes côtés. J’ai une vie bien remplie, un métier que j’aime, un groupe d’amis très présent, des activités passionnantes. Je ne ressens pas de vide particulier. Oui, l’amour me manque à certains moments. Mais je compose avec et je multiplie les centres d’intérêt. Je ne veux pas ressembler à toutes celles qui ne vivent que pour trouver l’âme-sœur. Je choisis de vivre d’abord pour moi et d’être heureuse avec moi-même. Et quand Dieu décidera, j’ouvrirais ma porte à celui qui méritera de faire partie de mon univers ! »
Ilham, 32 ans
« Le problème, c’est que le temps passe trop vite. Du jour au lendemain, j’ai fêté mes 30 ans, alors que dans ma tête, j’en ai encore 20 ! J’éprouve encore cette folle envie de m’amuser, de faire des rencontres, de paresser et de préserver ma liberté. Pourtant, quand je vois certaines de mes amies qui se marient et pouponnent, ça me donne un pincement au cœur. Tout va vite aussi pour elles, mais cela semble merveilleux d’avoir enfin une vraie vie de famille. En me comparant à elles, j’ai l’air d’une ado attardée. En vérité, au fond de moi, je rêve de vivre une belle histoire. Mais, je n’arrive pas à trouver la bonne personne. C’est ça le vrai souci. Je reste même intimement convaincue que c’est le problème de toutes les célibataires de mon âge. Les relations affectives sont devenues de plus en plus complexes. Et nous, les femmes, sommes plus exigeantes qu’avant. Or, je pense qu’on se cache derrière notre carrière et notre fausse indépendance. Il faut arrêter la mauvaise foi : on veut toutes se marier et fonder une famille, reste à trouver le bon gars qui répondra à nos attentes ! »
Imane, 30 ans
« Naturellement, comme beaucoup, ça m’est arrivé de tomber amoureuse, de déprimer devant la télé, de me goinfrer par solitude… Un peu à la façon Bridget Jones. Mais, l’important dans les choix que l’on fait, c’est de les assumer et de vivre avec. Bien qu’on soit de plus en plus nombreuses à êtres célibataires, on a tendance à vite nous juger ou nous plaindre. Comme on dit, mieux vaut être seule que mal accompagnée. Et, des déceptions, j’en ai connu beaucoup. Aujourd’hui, je préfère me consacrer à mon job et à toutes mes passions personnelles. Je me sens heureuse ainsi et je ne recherche rien d’autre. Je n’ai pas besoin d’un homme pour me sentir accomplie ou épanouie. Mais, je ne vais pas me leurrer, si un jour, l’homme de ma vie débarque, je ne vais pas lui cracher dessus évidemment…»
Sonia, 31 ans
« Je ne crois pas vraiment au discours féministe de celles qui se disent heureuses en solo. Même si les mentalités ont changé, quand on arrive à 30 ans, on doit prendre conscience de certaines choses. Avoir un bon job et gagner du fric, c’est sécurisant. Multiplier les passions et les projets, c’est merveilleux aussi. Et l’amour dans tout ça ? Sans partager tout ça avec quelqu’un, ça n’a pas de sens. Oui, je suis frustrée et révoltée d’être célibataire. Je m’en veux de ne pas m’être engagée plus tôt. Parce que l’horloge interne tourne et je rêve d’avoir des enfants. Plus jeune, je me disais que je n’avais pas besoin d’un homme dans ma vie et que j’avais besoin de liberté. Détrompez-vous les filles, la liberté a un prix et c’est celui de la solitude ! »
Lamia, 33 ans
« J’adore être célibataire et je n’envie absolument pas mes copines déjà casées avec des mômes sur les bras. A chaque fois que je me retrouve avec elles, je remercie le ciel de ne pas avoir leurs problèmes de couple, leur stress et toutes leurs responsabilités. Personnellement, je trouve ma vie telle qu’elle est absolument géniale : je fais mes grasses mat sans culpabilité, je voyage quand je veux, je sors autant que je veux, je me fais plaisir, je n’ai de compte à rendre à personne… J’ai aussi la chance de pouvoir vivre des petites histoires sans prise de tête. Je ne suis pas pressée pour avoir la bague au doigt, je préfère prendre mon temps et profiter à fond de ces moments privilégiés. Evidemment, je ne supporte pas la pression familiale ni sociale. Or, les temps ont évolué. Une trentaine célibataire ne doit pas être considérée comme une vieille fille ni une paria de la société. Je suis fière de tout ce que j’ai accompli jusque-là. Je n’ai honte de rien et surtout pas d’être seule ! »