Page 4 - GraziaMag.ma N°052 Fevrier 2021
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GRAZIA ÉDITO






















                                            ILLÉGITIME






             Keltoum GHAZALI                         n espérait, il y a quelques années, que les avancées
             Directrice de la Rédaction
                                                     de la science, notamment les tests ADN, allaient
                                                     résoudre le fléau des enfants non reconnus par
                                                     leur géniteur, et par conséquent, celui des mères
                                                     célibataires, ces filles aujourd’hui encore rejetées
                                                     par la société et par leur famille, pour avoir
                                                     commis ce que la loi continue de nommer « un
                                           O adultère ». Si la mention « né sous X » a disparu,
                                            que ces enfants « du péché » ont droit aujourd’hui à un nom,
                                            et que les mères célibataires disposent d’un livret de famille, la
                                            science, elle, n’est visiblement d’aucun secours pour ces bannis
                                            de la société.
                                            C’est en se basant sur paroles d’un théologien du 11ème
                                            siècle, que la Cour de cassation marocaine a rendu
                                            dernièrement une décision refusant le droit à la filiation
                                            paternelle à un enfant né hors mariage, bien qu’il existe des
                                            preuves biologiques d’ADN le prouvant. La Cour ainsi a
                                            tranché : l’enfant né hors mariage ne peut prétendre à aucun
                                            droit vis-à-vis du père biologique et ce, malgré l’existence d’un
                                            test ADN qui prouve sa paternité !
                                            Quelle est donc cette justice, aussi archaïque qu’inéquitable,   EN COUVERTURE
                                            qui disculpe le père biologique de toute responsabilité (lui a
                                            droit à l’adultère), qui nous infantilise en pénalisant (au
                                            21ème siècle) la sexualité en dehors des liens du mariage (art.
                                            490 du Code pénal), et surtout qui ne protège ni les femmes
                                            ni les enfants (ont-ils choisi ?), les privant du droit à une
                                            filiation, à une pension alimentaire, et à un héritage ?
                                            La reconnaissance des enfants nés hors mariages est un combat
                                            que mènent depuis plusieurs années les associations féministes.
                                            Celles-ci ont d’ailleurs fustigé cette décision de la Cour de
                                            cassation, la déclarant « inconstitutionnelle », puisque la
                                            Constitution institue l’intérêt suprême des enfants, quelle que   MAJDA SAKHO est photgraphiée par
                                                                                                 Kenza LE BAS. Elle porte une chemise
                                                                                                 cintrée et un pantalon PARAH UAE
                                            soit leur situation familiale. ■                     @parah_uae et des boucles d’oreilles
                                                                                                 OSCAR DE LA RENTA.







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