Page 24 - GraziaMag.ma N°049 Octobre 2020
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LES10NEWS
DU MOMENT
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ous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous
sommes hors-la-loi ». C’est en ces termes que débute le
manifeste, signé par 490 personnes, pour dénoncer certains
articles du code pénal, en particulier, le tristement célèbre
N article 490 qui dispose que « sont punies d’emprisonnement
d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant
pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations
sexuelles ».
Dans un communiqué marquant les 1 an du Collectif 490, ce
dernier rappelle que « la grâce royale dont elle (Hajar Raissouni) a
bénéficié a été un vrai soulagement, mais il a été éphémère : le
Maroc est rempli d’autres Hajar, d’autres victimes, directes et
indirectes, de la criminalisation des libertés individuelles. Elles nous
DROITS DES FEMMES écrivent tous les jours pour témoigner de leurs vies brisées, nous
remercier de porter leurs voix, nous demander ou nous offrir de
09/ « HORS-LA-LOI », l’aide. Nous comprenons que notre action a suscité une vague
d’espoir et nous décidons de la poursuivre avec un seul mot
d’ordre : « tous et toutes hors la loi jusqu’à ce que la loi change ».
LE COMBAT La première action menée par le Collectif 490, a été de faire
recours aux mesures édictées par la constitution marocaine de 2011
CONTINUE ! afin d’encourager les citoyennes et citoyens à participer directement
à la gestion de la chose publique. C’est dans ce sens que le Collectif
avait lancé une pétition parlementaire, et a pu récolter près de 3 000
signatures, plus de la moitié du seuil requis.
Un an déjà ! À la fin de l’été dernier, après « Sans doute ayant perdu confiance en le processus électoral et en
l’arrestation de Hajar Raissouni, plus de les instances représentatives, les jeunes que nous rencontrons ne
15 000 personnes rejoignent le mouvement sont pas inscrits sur les listes électorales et ne veulent pas s’inscrire
des « Hors-la-loi », qui souffle sa première (condition essentielle pour signer la pétition), ils veulent rester hors
des radars, ils ne se sentent pas appartenir à ce Maroc », déplore le
bougie. Le combat continue. Par Keltoum GHAZALI Collectif 490.
24 − GRAZIA MAROC • Octobre 2020