Page 16 - GraziaMag.ma N°043 Mars 2020
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PERSONA GRAZIA
       PERSONA           GRAZIA









                                                                           AÏDA ASGHARZADEH

                                                                          DÉSIR DE
                                                                          LIBERTÉ

                                                                          Aïda Asgharzadeh sera ce mois à
                                                                          l’affiche de « La main de Leïla » au
                                                                          Théâtre du Studio des Arts Vivants.

                                                                          Immanquable. Par Keltoum GHAZALI



                                                                               ative de Paris, issue d’une famille d’ori-
                                                                               gine iranienne - des réfugiés iraniens venus
                                                                               en France après l’arrivée au pouvoir des
                                                                               islamistes - Aïda Asgharzadeh est auteure
                                                                          N et comédienne. Avec « Alice », elle signait
                                                                          en 2012 la traduction et la coadaptation des cé-
                                                                          lèbres romans de Carroll. Elle signe ensuite « Le
                                                                          Peuple de la nuit » (2013), « les Vibrants » (2014)
                                                                          et « Le Dernier Cèdre du Liban » (2016). « La
                                                                          Main de Leïla » est sa première co-écriture avec
                                                                          son partenaire de scène Kamel Isker, comme elle,
                                                                          auteur et comédien. Une pièce qui lui vaut deux
                                                                          nominations aux Molières 2018 : Meilleur espoir
                                                                          féminin et Meilleur auteur francophone vivant.
                                                                          « La Main de Leïla » prend place à Sidi Fares,
                                                                           petit village proche d’Alger en 1987. Le specta-
                                                                           teur y découvre deux amants impossibles, Leïla,
                                                                           qu’incarne Aïda, et Samir, joué par Kamel Isker.
                                                                            Ceci dit, la pièce n’est pas une énième version de
                                                                            Roméo et Juliette. Selon Télérama, « les auteurs
                                                                            vont plus loin, déployant avec précision et
                                                                            humour le quotidien du village de Sidi Fares, à
                                                                             une époque, pas si lointaine, où la censure et
                                                                             la pénurie, l’oppression des femmes et la loi
                                                                             militaire maintenaient sous cloche les désirs
                                                                             de liberté. Ce spectacle fabriqué avec trois
                                                                             fois rien (des cordes à linge, des caisses de
                                                                             plastique), porté par trois acteurs qui sautent
                                                                             de rôle en rôle avec énergie, est de ceux qu’on
                                                                             quitte heureux, bien convaincu que le théâtre,
                                                                             décidément, c’est aussi bien que le cinéma.
                                                                             Voire mieux. » Une critique qui fait parfaite-
                                                                             ment écho au propos d’Aïda Asgharzadeh :
                                                                             « Je me suis longtemps demandé pourquoi on
                                                                             continuait à faire du théâtre alors que le cinéma
                                                                            peut à côté paraître un art beaucoup plus total.
                                                                            Mais voir quelque chose à quelques centimètres
                                                                            de soi, cela véhicule autre chose. Il y a une
                                       La pièce « La
       Photo Getty Images              main de Leila »                      cinéma. » ■
                                                                            magie qui opère au théâtre qu’il n’y a pas au
                                       lui a valu deux
                                       nominations
                                       aux Molières
                                       2018.                               Le 13 mars, à 21h @ Studio des Arts Vivants
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