Page 12 - GraziaMag.ma N°042 Février 2020
P. 12
PERSONA GRAZIA
SOFIA ALA OUI
LA
CONSÉCRATION
« Qu’importe si les bêtes
meurent », de Sofia Alaoui,
reçoit le Grand Prix du
Jury section Courts-
Métrages au Sundance
Festival. La réalisatrice y signe une
chronique socio-familiale à ne pas
manquer. Par Rita SLAOUI
n film que l’on tarde à voir. L’histoire d’un fils de
berger perdu dans les montagnes de l’Atlas qui
ne se résigne décidément pas au fatalisme de ses
aïeuls ni à cette vie plate sans but ni raison. Le
Ujeune berger et son père, sont bloqués par la neige
dans leur bergerie. Leurs bêtes dépérissant, Abdellah
doit s’approvisionner en nourriture dans un village
commerçant à plus d’un jour de marche. Avec son mulet,
il arrive au village et découvre que celui-ci est déserté à
cause d’un curieux événement qui a bouleversé tous les
croyants. Plus qu’une chronique socio-familiale, le film
pose la question existentielle de nos convictions et de
notre place, à tout un chacun, dans l’Univers
Après avoir réalisé quelques vidéos et autoproduit
des courts-métrages Sofia Alaoui tourne son premier
court-métrage « Kenza des Choux », projeté dans bon
nombre de festivals. En 2015, elle tente un documentaire
« Les Enfants de Naplouse », qui sera diffusé sur France
3. Sofia Alaoui enchaîne avec second court-métrage
documentaire, Les Vagues ou rien, produit par la société
de Nabil Ayouch et 2M. Sa diffusion en mars 2019 sur
2M rassemble 2,3 millions de téléspectateurs. Dans une
interview accordée à Télérama, Sofia Alaoui explique
la genèse de « Qu’importe si les bêtes meurent ». « Il y a
quatre ans, je suis partie au Brésil et j’ai découvert un village qui dit
être THE spot sur Terre pour les aliens. J’étais un peu déçue car
je n’ai pas vu d’aliens, mais disons que depuis je suis assez fascinée
par les mondes parallèles, l’Univers. Les questions autour de la
vie extraterrestre permettent à mon sens de questionner notre place
d’humains dans ce monde, nos certitudes et vérités absolues. J’avais
du coup envie de faire un court-métrage qui questionne la société
dans laquelle je vis par le prisme du genre et donc l’arrivée d’aliens.
Le mélange des genres m’intéresse beaucoup et je suis très influencée Sofia Alaoui lors de
par les décors de l’Atlas marocain. » la remise du Grand
Un film qui a donc séduit le jury du 36e Sundance Film Prix section Courts-
Festival du cinéma indépendant, tenu du 23 janvier au Métrages au Photo Getty images
2 février dans l’Utah (États-Unis), dans la catégorie Sundance Festival.
internationale. ■
12 − GRAZIA MAROC • Février 2020