« Cette ombre est là », tel est le titre du nouveau texte déployé par plus de 400 artistes et acteurs marocains qui dénoncent noir sur blanc la « répression policière » et la « diffamation » des médias corrompus qui cherchent à instaurer un climat de peur en faisant taire les voix critiques. La communauté artistique et culturelle du Royaume n’en peut plus de cette régression flagrante des droits de l'homme et de la liberté d'expression qui continue d’être bafouée dans le pays. Tous se lèvent, exacerbés par cette période de crise sanitaire, pour dire stop à l’abus de pouvoir. Tous ces signataires se mobilisent ainsi pour bousculer les choses, pointant le doigt sur « plusieurs cas d'emprisonnement politique et de harcèlement, parmi lesquels l'arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni, ainsi que les répressions subies par des mouvements sociaux ». Les écrivains Abdellatif Laâbi et Abdellah Taïa, le cinéaste Faouzi Bensaïdi, la chanteuse Oum et des centaines d’autres dénoncent toutes les violations des droits humains, réclamant un changement significatif dans le contexte politique. Le manifeste réclame ainsi la « libération de tous les prisonniers politiques et le droit de la population de chercher, discuter, analyser, critiquer (…) sans être diffamé, criminalisé » ou « harcelé ». Dernière affaire en date : le harcèlement moral, les calomnies répétées et l’acharnement médiatique à l’encontre d’Omar Radi, journaliste et militant arrêté fin juillet pour viol et espionnage. Se déclarant « victime d'un coup monté », son procès débutera le 22 septembre. Pour conforter le manifeste, plusieurs ONG se sont jointes aux artistes pour condamner les arrestations arbitraires, s’inquiétant vivement d’une « dégradation des droits humains » au Maroc.