Simone Veil au Panthéon : un moment historique !

Le 30 juin 2017, une figure française emblématique  tirait sa révérence. Simone Veil, celle qui a tant fait pour la France et surtout pour les droits des femmes, devait forcément avoir sa place au Panthéon. Un an après sa disparition, hier matin, cet ultime hommage lui a été rendu. « Nous avons voulu que Simone Veil entre au Panthéon sans attendre le passage des générations pour que ses combats, sa dignité, son espérance restent une boussole dans les temps troublés que nous traversons », a déclaré Emmanuel Macron. A noter que c’est la première fois qu’une déportée juive entre au Panthéon. La cérémonie était sobre et solennelle regroupant les proches et amis de la défunte, ainsi qu’un parterre de personnalités du monde politique et culturel. Mais aussi un tas d’anonymes, dont une majorité de femmes, pour saluer une dernière fois cette grande dame, celle qui a connu l’enfer d’Auschwitz avant de se battre pour la construction européenne et de devenir présidente du Parlement européen en 1979. Enormément d’émotion sur le parvis du Panthéon, notamment avec le moment fort de la minute de silence pour l’initiatrice de la « loi Veil » en 1975 sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Etait également présente la cantatrice américaine Barbara Hendricks, grande amie de la défunte, qui a entonné La Marseillaise. Le Chef de l’Etat a fait un long discours, retraçant les différentes étapes de la vie de Simone Veil. « En tant que magistrate, elle s’est battue pour améliorer la justice pour les femmes, pour que leurs qualités soient retenues dans tous les domaines ». Poursuivant que sa mère, Yvonne Jacob, morte en 1945 dans les camps, lui avait transmis la plus belle des leçons : « Si une femme veut être indépendante, elle doit faire des études et travailler. Et même si son mari s’y oppose, tel est le prix de sa liberté ». Au Panthéon, le cercueil de Simone rejoint celui d’Antoine Veil, son mari. Au moment où les deux cercueils font leur apparition, sous le «Chant des Marais» interprété par 92 choristes, la foule applaudit, comme pour saluer une dernière fois leur héroïne. Celle dont le nom ne se fera jamais oublier.