Ca fait la Une en ce moment : les réseaux sociaux se sont enflammés suite aux clichés dévoilant la démolition du célèbre Café Maure de la Casbah des Oudayas à Rabat. Sauf que la polémique et l’indignation sur cette affaire découlent d’une désinformation totale et d’un manque de communication. Autrement dit, il y a un vrai malentendu dans cette histoire. Non, ce monument historique ne va pas disparaître du paysage de la ville. Et pour cause, il a toujours été considéré comme un joyau de la capitale, un lieu unique qui est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Donc, il n’a jamais été question de détruire gratuitement ce symbole historique de notre Royaume. Au contraire, on devrait plutôt se réjouir de la nouvelle puisqu’en vérité, comme il tombait en ruine, les autorités ont décidé de le faire renaitre de ses cendres. Les images du chantier sont certes affligeantes, mais si ce lieu légendaire a été rasé, c’est uniquement pour le reconstruire à l’identique. D’ailleurs, cette démolition n’a pas été faite au hasard, elle découle d’une étude dans un laboratoire spécialisé : certains matériaux très anciens et périssables du café devenaient trop dangereux pour accueillir les visiteurs dans ces conditions. Donc que les habitués et les touristes ne s’alarment pas : une fois remis à neuf, vous pourrez aller tranquillement vous détendre, prendre un bon thé à la menthe agrémenté des célèbres pâtisseries traditionnelles. Et comme il est perché sur les contreforts de la Casbah des Oudayas, vous aurez toujours l’opportunité d’admirer la vue imprenable sur la vallée du Bouregreg. Perdra-t-il de son authenticité ou de son âme intemporelle ? Pas du tout, rassurez-vous, son style andalou sera toujours au rendez-vous, même s’il fait peau neuve, il préservera ses fameux zelliges vert et blanc, ainsi que ses touches de bois de cèdre. Matériaux d’origine, même architecture, même ambiance…Un peu de patience, le Café Maure tourne juste une page du passé pour ouvrir un nouveau chapitre sur l’avenir. Ceci dit, comme le soulignent nombre d’associations et d’historiens, à l’avenir, il serait plus convenable d’informer la société civile et l’ensemble des acteurs concernés, de tout changement relatif au patrimoine culturel ou à l’image de la ville.