Musique, décor, réalisation… Avec ses 4 statuettes, « La Forme de l’eau » (The Shape of Water) vient de rendre un homme très heureux. Il s’appelle Guillermo del Toro, il est réalisateur mexicain, et il ne s’attendait pas à monopoliser la soirée des Oscars. Même si, sans grosse surprise, son film était parti grand favori dans les pronostics. Meilleur Film de l’année donc, ce long-métrage, sorti en salles l’année dernière, semble avoir conquis tout le monde. Mais pourquoi autant de succès ? Une telle consécration prouve t’elle que c’est vraiment un excellent film qu’on doit s’empresser d’aller voir au cinéma ?
Petit résumé…
Le film raconte l’histoire d’Elisa, une modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret. Muette, elle mène une existence morne et solitaire, très isolée en raison de son mutisme. Sa vie bascule lorsqu’elle découvre une expérience encore plus secrète que les autres. Elle se retrouve face à une créature étrange qui déclenchera en elle une folle passion. Ces deux êtres marginaux apprendront à communiquer à la seule force de leur amour…
L’héroïne est juste bouleversante !
Pour être crédible dans son rôle de muette, Sally Hawkins alias Elisa a appris le langage des signes qu’elle maîtrise parfaitement sur le plateau. Non seulement, elle fait preuve d’un charme magnétique, mais en prime elle parvient à exprimer une candeur et une sensibilité qui la rendent irrésistible. Autant dire que devant un personnage si complexe et attachant, qui se mouille dans tous les sens du terme, on ne peut être que captivé.
Une créature plus vraie que nature !
Pour pouvoir donner vie à son amphibien spectaculaire, le réalisateur n’a pas puisé que dans son imaginaire fertile. Il s’est largement inspiré du monde marin. Il s’est intéressé de près à la peau bioluminescente et translucide de certains poissons pour imaginer celle de sa créature. La manière dont elle se nourrit fait d’ailleurs référence à la rascasse volante, un poisson exotique très coloré et venimeux du Pacifique.
Fable gothique des temps modernes
Version 2.0 de « La Belle et la Bête », ce film est avant tout une dénonciation de la discrimination en Amérique. Mais, au-delà du drame et de l’empreinte fantastique, il a quelque chose de très sentimental. Si ce chef-d’œuvre cinématographique est si brillant, c’est parce qu’il pose les bonnes questions. Il revient à interroger les critères qui distinguent «humains» et «monstres», une thématique philosophique qui passionne Guillermo del Toro. La beauté de ce conte futuriste réside justement dans son esprit naïf et romantique. Si l’intensité émotionnelle est si forte, c’est assurément grâce à l’improbable alchimie qui naît entre les deux personnages principaux. Et parce qu’on a tous été bercés dans notre enfance par des contes romanesques, forcément, on ne peut qu’être ému et touché par cette histoire d’amour incroyable.