« En peu de temps, le monde a basculé. Nous sommes passés de l’autre côté, où l’envers devient l’endroit, sans dessus-dessous (…). L’endroit est reconnaissable, mais il semble étranger et, il faut l’admettre, déconcertant », tel était le message énigmatique employé par la Maison Moschino, qui a présenté sa nouvelle collection printemps-été 2021 lors d’un récent mini-défilé à Milan. Et en parlant de déconcertant, le show était pour le moins bluffant et nous laisse même bouche bée. Et pour cause, le styliste américain Jeremy Scott, directeur artistique de la griffe, a dévoilé sa collection estivale sur les réseaux, via un film étonnant où le voit en pleine discussion avec une marionnette. Oui, oui vous avez bien entendu. Le défilé s’ouvre donc dans un salon de couture en version miniature. Autour du podium, les personnages assis (également des marionnettes !) représentent des sosies de visages célèbres, notamment Anna Wintour et Edward Enninful dans la foule. Quant aux silhouettes qui défilent, elles sont également à l’effigie des tops models en vogue, à l’instar de Gigi Hadid. Mais il s’agit bien de marionnettes qui défilent sérieusement avec grâce…comme dans un vrai défilé de mode. On doit saluer le travail de titan effectué pour donner vie à cette ingénieuse idée des créations miniatures : on félicite donc l’équipe de l’atelier Jim Henson, célèbre marionnettiste et inoubliable créateur du Muppet Show, qui est mort en 1990. « Non seulement tous les vêtements devaient être réduits à la taille des marionnettes, mais l’ensemble du public devait non seulement être créé et habillé », a déclaré Scott. Produite par Alex Winter, cette vidéo surprenante met ainsi en scène de somptueuses tenues venues d’un ancien temps : robes de bal avec des nœuds surdimensionnés, jupes en tulle, capes dramatiques, corsets, jupons se déployant sous les ourlets, petits tops à volants, vestes rebrodées de plumes… Le tout dans des tons roses et bleus doux, vert pois, or et noir. Le petit plus étrange : corsets, poches de pantalons, fermetures éclair et passementerie sont tous exposés à l’extérieur des vêtements. Pour bien exprimer ce concept sans dessus-dessous de la mode. « J’aime l’idée que mon travail n’ait pas vraiment de contexte, qu’il puisse s’exprimer de différentes façons, dans différents formats. Et que je puisse explorer différentes manières de m’exprimer, d’exprimer la mode, le spectacle, et de toucher la pop culture » explique Scott à Vogue. Rassurez-vous, les vêtements seront disponible en tailles humaines !
Par Nafissa El Bouanani
