Une triste nouvelle vient encore de s’abattre sur le paysage audiovisuel marocain : Noureddine Saïl, ex-directeur de la chaîne de télévision 2M et du Centre Cinématographique Marocain (CCM), a été fauché la nuit dernière par le coronavirus à l’âge de 73 ans. Dévastée et inconsolable, c’est son épouse Nadia Larguet qui a annoncé son décès sur les réseaux. Il y a quelques jours à peine, elle sortait du silence en informant le public que son mari, celui qu’elle appelle affectueusement son « extraterrestre », avait été hospitalisé en urgence, priant pour qu’il puisse vaincre son « terrible adversaire ». Hélas, le virus a encore gagné. Noureddine Saïl n’est plus.
Depuis ce matin, les éloges à son égard ne font que se multiplier. Tous, anonymes et personnalités, saluent la mémoire de ce grand monsieur qui aura brillé tout au long de son existence. Scénariste, cinéphile, romancier, producteur, philosophe, professeur… Saïl était une figure emblématique et très respectée de la scène culturelle marocaine. Un homme tellement passionné par le cinéma africain, qu’il donnera naissance au Festival de Khouribga, devenu incontournable au fil des ans. Visionnaire et avant-gardiste, il avait fondé en 1973 la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc. Il aura marqué de son empreinte, de son intégrité et de sa rigueur professionnelle l'univers audiovisuel du Royaume. Perfectionniste et exigeant, mais néanmoins bon vivant, rebelle et bienveillant, ce brillant intellectuel aura propulsé la culture cinématographique marocaine vers des sphères inédites. Il restera à jamais une figure légendaire du champ audiovisuel de notre pays. Puisse-t-il reposer en paix…
Par Nafissa El Bouanani