L'orchestre de minuit, à voir absolument

Il est comme ça, parfois, des films dont l’affiche ne paie pas de mine mais qui vous bouleversent à la projection. L'Orchestre de minuit, de Jérôme Cohen-Olivar, est de ceux-là. Évoquant l'histoire de Michael Abitbol, fils de Marcel « BotBol », célèbre musicien juif marocain ayant connu (et imposé à sa descendance) l'exil, qui revient au Maroc pour, et sans le savoir au préalable, boucler une boucle, ce film parle en fait de tous les Juifs marocains : l'histoire vraie de ces gens déracinés mais pleins d'amour pour le pays de leurs origines.

SÉQUENCE ÉMOTIONS

Le héros du film, AvishayBenazra, très bel homme dont c'est le tout premier rôle (il est lui-même musicien dans la vraie vie), est touchant par son jeu, subtil, retenu et avec lequel on se prend d’empathie dans sa difficulté à se sentir étranger en son propre pays. Quant à l'héroïne du film, Casablanca et ses quartiers juifs, filmée avec amour, elle est également rendue plus humaine et très touchante.

DU RIRE AUX LARMES

Mais ce long-métrage ne verse pas que dans le mélo, toile de fond au conflit israélien-palestinien. La dimension comique, amenée par le comédien Aziz Dadas dans le rôle du second élément d'un duo infernal, ange-gardien emmerdeur et naïf, fait que l'on passe avec plaisir des larmes au rire. La scène où l'un l'autre se traitent de « sale juif »/« sale arabe », ne sachant plus qui est qui, dédramatise le propos et met une bonne claque aux idées reçues.Gad Elmaleh, dans un caméo hilarant, vient asseoir de sa célébrité le bien-fondé de ce film salutaire et militant, une réussite.

L'Orchestre de minuit, de Jérôme Cohen-Olivar, avec AvishayBenazra, Aziz Dadas, Gad Elmaleh, Amal Ayouch... Sortie nationale le 14 octobre 2015.