Couple : A quelle fréquence devons-nous faire l’amour?

Rarement, souvent, pas assez, trop… Sommes-nous dans la bonne moyenne ? Doit-on, pour être heureux, faire l'amour le plus possible ? Bien que chaque couple ait sa propre conception de la sexualité, sans vraiment se l’avouer, on s’interroge tous sur la fréquence de nos relations intimes. La comparaison avec d’autres est souvent inévitable. Et parfois, l’inquiétude de ne pas être «normal» se fait sentir. Mais y a-t-il une norme ? Y a-t-il un quota à respecter ? Qu’il soit élevé ou pas, le rythme des ébats est-il forcément l’expression d’une vie sexuelle réussie ? On fait le point.

Combien de fois ?

Selon une étude européenne, dans les deux premières années de vie commune, l’activité sexuelle tournerait autour de 3 rapports par semaine. Au bout de cinq ans de relation, on se stabilise à 9 rapports mensuels. Mais cela reste une moyenne très variable en fonction des circonstances de la vie (naissance, stress, maladie…). Autrement dit, quel que soit l’âge des partenaires, un nouveau couple fait plus souvent l'amour qu'un duo installé dans la durée. Passé l'effet « lune de miel» des débuts, les relations sexuelles sont de moins en moins fréquentes. Et plus les années passent, plus la vitesse de croisière ralentit. Mais que veulent dire les chiffres ? Une moyenne n'est jamais significative. D’autant que par prétention ou par pudeur, on peut répondre ce que l’on veut. Et au final, les chiffres n’ont plus de crédibilité. En vérité, il n’y a ni règles ni normes. Chaque couple gère la fréquence de ses relations intimes comme bon lui semble. Il peut y avoir des périodes fastes comme des traversées du désert. Et il n’y a rien d’inquiétant à cela. La sexualité ne devrait pas être une affaire de comptabilité. D’après les spécialistes, le problème de la fréquence est un faux problème, créé par la société actuelle qui a le goût des statistiques. Et face aux diktats sexuels, beaucoup de gens culpabilisent de ne pas être dans la norme. Or, le bonheur sexuel n’a nul besoin d’être comparé à celui du voisin. En faire trop ou peu ne veut pas dire que l’on s’aime plus ou moins. Certains peuvent avoir une sexualité débordante durant des semaines et se reposer un mois complet. D’autres préfèrent faire durer le plaisir en espaçant les ébats. D’autres encore pourront s’honorer matin et soir toute leur vie. Le plus important n’est pas dans le rythme mais dans la qualité et dans les émotions que le couple partage. En vérité, la fréquence idéale, c'est celle qui répond au désir de chacun. Le problème n'existe que lorsque l'appétit des deux partenaires est très décalé. Malgré les concessions, à long terme, les pulsions naturelles de l’un ou de l’autre entraîneront des tensions. En fait, les deux êtres abordent la sexualité de façon différente : les femmes se plaignent de l’excès de demande des hommes, alors que ces derniers se plaignent du manque d’appétit sexuel de leurs compagnes. On dira que c'est l'alchimie secrète du plaisir qui est différente chez l’un et l’autre.

Où se situe le bon équilibre ?

Les spécialistes sont unanimes : une fréquence élevée de rapports n’est pas le témoignage d’une vie sexuelle réussie. L’harmonie et le bien-être du couple tient à sa capacité de s’adapter aux besoins et envies de chacun. Autrement dit, il est essentiel de respecter l’appétit sexuel de l’autre, sans jamais le forcer au risque de générer un dégoût. Le bon rythme est trouvé lorsque le désir de l’un répond au désir de l’autre. Autrement dit, être capable de s’exciter mutuellement, d’échanger et de parler sans tabou de sexualité au sein de son couple. Il faut également prendre en compte bon nombre de paramètres comme l’âge du couple, la relation elle-même, la santé physique et mentale des partenaires… L’idéal serait surtout de concilier qualité et quantité, en accentuant la confiance et la communication. Car la sexualité est avant tout émotionnelle et commence par le dialogue. Le désir ne doit surtout pas être dans l’obligation mais dans l’envie. Par exemple, après vingt ans de mariage, lorsque les partenaires sont en confiance, ils ne ressentent ni le besoin ni l’envie de multiplier les ébats parce qu’ils se sentent déjà comblés.