Coécrite par Aïda Asgharzadeh et Kamel Isker, mise en scène par Régis Vallée, « La Main de Leïla » est une pièce de théâtre française symbolisant un bel hymne à l’amour au-delà des tabous religieux, du conformisme, du machisme, des problématiques politiques et sociales. Nominée aux Molières en 2018, elle est autant inventive, dramatique, émouvante que drôle. L’histoire se passe en 1987, à Sidi Farès, un petit village proche d’Alger. On y sent le poids des années noires de terrorisme, de guerre civile, une société assez rigide et intolérante. Mais c’est aussi le règne de la débrouille et des bonheurs malgré tout. Samir tient un cinéma « Haram », un peu clandestin avec des films interdits, censurés par l’Etat algérien. Mais les femmes n’y ont pas accès. Sauf qu’un jour, Leïla, la fille du colonel Bensaada, se glisse dans le public et découvre la mythique histoire du film Casablanca, fil conducteur de la pièce. Très vite, une romance fougueuse et pétillante va alors voir le jour entre Samir et Leïla. Pourtant, tout les sépare : lui est sans le sou, elle est bien née et fille d’un puissant colonel. Un an passe, ils s’aiment d’un amour inconditionnel mais interdit... Ce conte à la fois cruel et humain est porté par l’interprétation savoureuse des 3 comédiens Aïda Asgharzadeh, Kamel Isker et Azize Kabouche qui passent d’un rôle à l’autre avec une bonne humeur touchante et déconcertante. Avec quatre cordes à linges et trois poignées de bus, le spectateur est pourtant bluffé, croyant voir des milliers d’accessoires et plein de personnages On rit beaucoup, on est ému, on est attaché par les artistes et leur imagination qui bouleverse tous les codes traditionnels. « La Main de Leïla » est un vrai petit bijou de théâtre. Parce qu’on se laisse porter par ce conte oriental, on devient complice de cet amour passionné, rêveur, fou. C’est prenant, grisant, envoûtant, émouvant. Une vraie bouffée d’imagination et de liberté dans un temps pourtant tourmenté en Algérie. Ne ratez surtout pas ce grand moment de théâtre le vendredi 13 mars à 21h au Studio des Arts Vivants à Casablanca.
Places en vente à partir de 200 dhs à la billetterie du Studio ou sur ticket.ma
