Voyage au centre de la terre avec Rita Alaoui

Diplômée de la Parsons School of Design de New York, l’artiste plasticienne marocaine Rita Alaoui est une touche à tout. Photographie, installation, peinture, dessin, livres artistique…L’art sous tous ses formes la passionne depuis toujours. Installée entre Paris et Marrakech, elle a déjà derrière un beau parcours professionnel, multipliant expositions individuelles et collectives aussi bien au national qu’international. Désormais, c’est la Galerie 127 de Montreuil qui lui ouvre les portes pour abriter sa nouvelle expo de photographies « Demain sera beau ». Jusqu’au 3 octobre 2020, les amateurs pourront admirer ses œuvres inédites à travers un livre d’auteur (Editions Al Manar). Le thème de ce nouveau travail pointu : l’archéologie de notre existence humaine. « Avant de livrer sa création, Rita Alaoui se métamorphose et se glisse dans plusieurs peaux. D’abord, la chasseuse-cueilleuse qui prélève des spécimens dans la nature. Puis rassasiée de sa récolte de pierres et de végétaux, elle organise sa cueillette et entame, telle une naturaliste, la sénescence joyeuse des objets (…). L’alchimiste entame la métamorphose en livre-objet, photographie, dessin, collage... Chacune de ces réalisations est un manifeste du vivant, de notre essence humaine (…). Rita Alaoui convoque notre primitive nature et notre aptitude à s’émerveiller jour après jour du magique ordinaire, du vivant », peut-on lire dans le livre. L’expo met ainsi en évidence des photographies un tirage en Piezographie Warm Neutral sur papier Kozo d’Awagami, dans lesquelles la plasticienne est intervenue sur les passe-partout, mais aussi deux magnifiques toiles peintes au brou de noix. L’intervention manuelle de l’artiste y est plus que jamais vibrante avec de multiples collages, dessins et objets. Une démarche artistique qui lui tient à cœur pour nous faire voyager à travers l’anthropologie, via des une nouvelle forme de spiritualité contemplative, nous poussant à nous interroger sur les vestiges du temps et notre connexion au monde.

 

Par Nafissa El Bouanani