Active sur le web et les réseaux sociaux, So Art Gallery continue d’accompagner les artistes et de promouvoir l’art en général. Aussi, même confinés, les plasticiens poursuivent leurs travaux et les ateliers sont encore en effervescence. Leur talent et leur créativité donneront bientôt naissance à une belle exposition collective intitulée « Souffle d'Afrique ». Cette dernière mettra en scène diverses œuvres, figuratives, abstraites, semi-abstraites, ainsi que des tapisseries. Certes, les artistes déploient leur propre narration et registre plastique, mais les points de vue échangés donneront lieu à un vrai dialogue culturel et artistique. En attendant le lancement de l’expo, confinement oblige, les artistes ont pris la parole pour évoquer leur expérience personnelle face à cette période d'isolation et comment ils arrivent à relativiser en restant créatifs et inspirés malgré la crise.
« Il faut rester premièrement à l’écoute de soi pour savoir faire le tri et filtrer le flux important d’informations. Rester connecté, car nous sommes des témoins de l’histoire, l’édifice est en train de s’écrouler. Il y a longtemps qu’il s’est fissuré de l’intérieur. Restons dynamiques, gardons une hygiène de vie pour rester en forme physiquement et psychologiquement. Restons curieux sur tout ce qui se passe maintenant avec cette crise du coronavirus, car les artistes seront appelés à édicter les besoins urgents d’un nouveau monde avec l’effondrement de notre société actuelle ». Ngimbi BAKAMBANA (Congo Kinshasha)
« Je profite de cette période de confinement pour me retrouver avec moi même, tout en ayant un regard pointu sur mon espace de vie entouré par mes toiles, pinceaux et palette de couleurs, et une curiosité pour le monde extérieur, je retrouve ma place d'observateur, une partie de moi confinée à l'intérieur une autre partie projetée à l'extérieur. J'observe une population qui est plus préoccupée par la famine que va causer cette crise sanitaire, que le risque même du contraction du virus covid19. Un monde de plus en plus virtuel s'est avéré nécessaire à présent, une nouvelle Afrique plus virtuelle et connectée, seul lien pour partager mon art au quotidien. En attendant la fin de cette crise, je reste chez moi et je peint avec mes plus belles palettes de couleurs ». Moustapha BAIDI OUMAROU (Cameroun)
« Je vis cette période sans lassitude. Chaque jour je suis en train d’investir et d’avancer dans mes nouvelles œuvres. Ce confinement à un impact positif car ça me permet de me concentrer totalement sur la production de mes toiles, ça m’aide à bien me préparer et de ne pas courir derrière le temps. Seule crainte, me retrouver en pénurie de matériels si la situation perdure. Je continue de me perfectionner, d'investir mon temps dans la recherche, et de façonner mes nouveaux projets. J'éprouve beaucoup de compassion pour les personnes touchées par le virus, j'espère que chacun de nous respectera les consignes et directives sanitaires, et profiter de cette période pour se découvrir de s’investir, mais aussi, renouveler les liens familiaux afin de récupérer les moments perdus ». Jonathan VATUNGA MAKUKA (Congo Kinshasha)
« N'étant pas encore en confinement total, je vis cette période tant bien que mal mais avec une inquiétude persistante, essayant de trouver un moyen pour faire face à cette pandémie et protéger les miens également... la vigilance est au rendez-vous. La situation actuelle a des inconvénients et des avantages, mon activité artistique est considérablement impactée, vu que la présentation de mon travail nécessite le regroupement de personnes, or que l'isolation est à l'ordre du jour. L'avantage, c'est que cette période nous offre beaucoup de temps, nous permettant de faire la part des choses, en allant vers l’essentiel » Angelo DAKOUO (Mali)