Lu pour vous : « retour au bled », un récit de society magazine

Society Magazine est un quinzomadaire de société dont le premier numéro est paru en mars cette année en France. La dernière livraison propose un article dédié à ces Maghrébins de France qui font la route en sens inverse pour les vacances d’été. Intitulé « La route du bled, en voiture du Val d’Oise au Maroc », le reportage est un recueil de témoignages et de photos d’époque comme on n’en avait plus vus depuis un bail.

Et cette vision nostalgique, en cette période de rentrée où le culte de l’actualité à tout crin qui nous oblige à toujours aller de l’avant, cette vision, disais-je, nous faisant regarder dans le rétroviseur le temps d’une lecture divertissante et attendrissante, cette vision, disais-je encore, et cette lecture, font un bien fou !

« Je devais emporter avec moi tout ce dont notre famille allait avoir besoin sur place. À l’époque, au Maroc, il n’y avait pas de centres commerciaux. Juste des hanout (échoppes, ndlr) de quartier. Moi, ça ne me dérangeait pas de boire du lait de vache en sachet, je le buvais à même la bête dans ma jeunesse, mais pour les enfants, ce n’était pas possible. On prenait donc tout avec nous. Le ketchup, la mayonnaise, le chocolat, les pâtes, la confiture... », se souvient Hadj B.

Évocation d’une époque révolue, l’article n’en est pas moins un coup de projecteur sur la génération née en France et qui fait le voyage vers le pays d’origine en voiture (parmi quelque 5 millions de véhicules), par souci d’économie mais aussi en hommage à leurs parents, sorte de pèlerinage loyal familial :

« Petit, quand j’arrivais au bled en voiture, il y avait une vraie émotion, se souvient Yassine [un habitant du 93 qui rejoint Oujda en voiture]. La famille nous embrassait, il y avait des pleurs, de la joie, c’était très fort, parce que c’étaient des gens qu’on ne voyait qu’une fois par an. On n’avait pas les mêmes vies. Les enfants de mon âge jouaient avec des bouchons, moi je ramenais ma console de jeu… C’était une découverte permanente. Les réseaux sociaux ont un peu tué tout ça. On ne voyage plus dans l’inconnu. Désormais, je sais ce que font mes cousins grâce à Facebook. »

Une tranche de vie sur le mode road movie, « ça fait zizir » !

 

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