2020 continue de s’acharner sur le monde, n’épargnant personne sur sa route. Pour preuve, en pleine période de pandémie et de crise économique historique, la capitale libanaise fut le théâtre hier d’une terrible scène de désolation et d’apocalypse. Près du port de la ville, en fin de journée, une très violente double explosion a fortement secoué les libanais. Les bâtiments aux alentours sont complètement ravagés, on déplore plus de 70 morts et 3 700 blessés. Selon le gouvernement, il s'agirait sans doute de l’impact d’un matériel hautement explosif confisqué pendant des années, soit 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées depuis six ans dans un entrepôt. Une enquête est en cours, mais des vidéos impressionnantes et choquantes circulent sur les réseaux depuis hier : on y voit une explosion terrifiante et extrêmement violente, s’apparentant à une mini-bombe atomique, qui emporte tout sur son passage et laisse derrière elle d’épais nuages de fumée. A des kilomètres à la ronde, vitres des magasins et immeubles ont volé en éclats. Selon plusieurs témoignages, les déflagrations auraient été ressenties jusqu'à l’île de Chypre, située à environ 200 km du Liban. On y voit encore plusieurs personnes coincées dans les décombres, des cadavres par dizaine par terre, des enfants ensanglantés… Autant dire que les dommages et destructions sont considérables. A noter que les hôpitaux sont déjà saturés par l'afflux de blessés. Au soir du 4 août, les incendies se poursuivent près du port malgré l’intervention massive des pompiers. Le président de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh, a évoqué « des centaines de blessés », dans un appel à la télévision libanaise LBC. « Nous sommes submergés par les appels téléphoniques », déplore t’il. Si bien que le premier ministre, Hassan Diab, a décrété que ce mercredi serait une journée de deuil national « pour les victimes de l’explosion du port de Beyrouth ». Toutes nos prières vont au peuple libanais…