Syrie, quatre ans de conflit, 200000 morts, un pays en ruines. Aujourd’hui, la guerre, on ne parle plus que de ça. À en oublier ce qui faisait le caractère singulier du pays avant qu’il ne soit dévasté. C’est un tout autre visage de la Syrie que proposent Sylvain Lepetit et Samuel Rodriguez à travers cinq mini-documentaires. Dans Les Dessous de Damas, c’est la production de lingerie fine –la plus exubérante au monde – que les deux réalisateurs ont choisi de montrer. « Hier, on venait de tout le Moyen-Orient pour mettre la main sur cette lingerie coquine dont les Syriens s’étaient fait une spécialité. Après la destruction des souks d’Alep ou de Homs et de leurs usines, les derniers fabricants de sous-vêtements féminins se sont repliés sur Damas ». Au cœur des souks de la capitale, le business de la lingerie coquine (culottes, soutiens-gorge, strings ornés de plumes, fourrure, fleurs, jouets en plastique, ou même électroniques)apparaît comme un symbole de résistance, à « faire enrager les barbus de l’armée islamique »,dit la voix-off du documentaire.Une histoire qui n’a rien d’anecdotique, où « les vendeurs du souk qui se désolent de l’absence de touristes alors que les femmes de la capitale syrienne s’accrochent à leurs dessous »sont « autant de scènes d’une vie qu’ils voudraient ordinaire ». D’autres vidéos,certes moins affriolantes mais tout aussi intéressantes, (portrait d’un graffeur yéménite, d’une boxeuse jordanienne ou d’un spécialiste marocain de tajwid) sont également à voir en accès payant sur le site Spicee.com, média en ligne spécialisé dans les grands reportages.
