Le cinéma marocain est en deuil…

Pluie d’hommages depuis deux jours après l’annonce du décès de la légendaire actrice Amina Rachid qui vient de s’éteindre à l'âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie. Véritable icône dans la sphère artistique marocaine, de son vrai nom Jamila Benomar, elle a marqué les esprits et les cœurs de plusieurs générations. Personne n’oubliera jamais son talent, son charisme et son humour hors-pair. Celle qu’on appelait affectueusement « Lalla Houbi » ou encore « Lalla Amina » était une  pionnière au théâtre, à télévision, au cinéma et même à la radio. Sa carrière foisonnante lui vaudra de nombreuses consécrations lors de divers festivals dans le Royaume, sans compter sa décoration du « Wissam Al Arch de l’ordre de chevalier » reçu des mains de SM le Roi Mohammed VI en 2006. Un parcours hors-pair qui lui vaudra également le respect et l’admiration de ses pairs et de grandes personnalités culturelles. On se souvient tous encore de sa prestation mémorable dans l’hilarant « A la recherche du mari de ma femme » de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi (1993). Amina crèvera l’écran également dans « Lalla Houbi » du même réalisateur (1996), dans « Destin d’une femme » (1998) et « Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever » (2000) de Hakim Nouri ou encore le fabuleux  « Les Anges de Satan » d’Ahmed Boulane (2007). Passionnée et dévouée à son métier, notre Meryl Streep national a toujours su se réinventer, passant des rôles dramatiques aux comiques avec brio, pour éblouir son public. Cette grande dame tire aujourd’hui sa révérence et c’est une grande perte pour la scène artistique nationale. Amina Rachid vient désormais d’inscrire son nom au panthéon des artistes marocains immortels. Paix à son âme.