L’humoriste Guy Bedos vient de tirer sa révérence…

La France est en deuil, elle vient de perdre une icône très populaire de l’humour et de la comédie en la personne de Guy Bedos qui vient de s’éteindre ce jeudi 28 mai à l’âge de 85 ans. C’est son célèbre fils, Nicolas, qui vient d’annoncer la triste nouvelle. « Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux. Comme je suis fier de t'avoir eu pour père. Embrasse Desproges et Dabadie. Vu que vous êtes tous au paradis », écrit-il. Eternel rebelle et taquin à tout bout de champ, ce polémiste a derrière lui une longue carrière sur scène et au cinéma. Natif d’Alger, il a 5 ans quand ses parents divorcent : « Un jour je n’ai plus vu mon père, c’est un autre homme qui dormait avec ma mère. » Il nourrira dès lors un long mal-être. Avec son beau-père, les relations sont très conflictuelles et il ne supporte plus cet environnement nocif. Adolescent, lorsqu’il débarque en France, il se lance alors à corps perdu dans le théâtre pour oublier sa misère affective. « Ma chance fut qu’un médecin attentif ait compris que j’étais en perdition. Profondément dépressif. Il a recommandé à ma mère de me laisser suivre une vocation artistique, sinon cela finirait mal », a-t-il confié. Il a donc fait du théâtre sur ordonnance médicale. Et, miracle, il y trouve une réelle vocation. L’humour l’attire comme un aimant et il se met très vite à écrire des sketchs. En 1965, il épouse la comédienne Sophie Daumier et le couple formera un duo comique détonnant. Dix ans plus tard, le tandem se sépare et l’humoriste se lance en solo. Engagé politiquement, dans la même veine que Coluche ou Desproges, il se distingue par son humour acerbe et révolté qui deviendra sa marque de fabrique à chacune de ses apparitions. Fervent défenseur des droits de l’homme et antiraciste notoire, le pamphlétaire ne mâche pas  ses mots et assume son engagement qui n’est pas au goût de tous. Tant qu’il remplissait les salles, il en remettait de couches. Son franc-parler décapant subjugue le public, si bien qu’en 1990, Guy reçoit le Molière du meilleur « One man show ». Le 23 décembre 2013 à l’Olympia, il présente son ultime spectacle « Der des der », et fait ses adieux à son public fidèle, bouclant près de quarante ans de scène et de satire politique. « Je vais avoir un mal fou à vous quitter ; il n’y a que sur scène que je suis bien », avait-il déclaré ému. Il ne lâchera pas les planches pour autant, on le retrouvera vite au théâtre sous la direction de  Samuel Benchetrit. Et puis le cinéma c’était une belle échappatoire : « se réfugier dans la fiction pour supporter l’insupportable du réel », comme il disait. Bedos a ainsi fait des apparitions remarquées dans des films comme « Nous irons tous au paradis », « Un éléphant ça trompe énormément », « Le Bal des casse-pieds » ou encore « Et si on vivait tous ensemble ». Le grand mélancolique s’en est allé aujourd’hui, pour retrouver ses amis les plus chers, laissant derrière lui une carrière prolifique et une signature très personnelle. Adieu l’artiste !