Il y a presque 5 ans, l’Union européenne et l’Association Insaf signaient un partenariat pour unir leurs forces et développer un programme quinquennal visant l’autonomisation des mères célibataires et l’accompagnement de celles-ci et de leurs enfants dans le respect de leurs droits et dignité. Aujourd’hui, après la formation professionnelle de 680 mères en détresse et le soutien de 3.200 mamans hébergées avec leurs enfants, c’est l’occasion de faire un bilan sur les actions et les résultats réalisés.
« Ces cinq années de collaboration ont donné des résultats concrets. Elles ont permis de transformer la vie d’un grand nombre de femmes en détresse et d’ouvrir de nouvelles perspectives à leurs enfants. Nous sommes très fiers des quatre ateliers de formation et d’autonomisation mis en place avec l’Union européenne. Ils ont permis de former 680 femmes à la couture professionnelle, à la cuisine et à la coiffure/esthétique, en plus d’ateliers de développement personnel. Nous sommes encore plus fiers de nos bénéficiaires et d’un chiffre : 72%, soit leur taux d’insertion dans le monde du travail, 480 mamans ont désormais un emploi fixe », souligne Meriem Othmani, Présidente-Fondatrice de l’Institut National de Solidarité avec les Femmes en détresse (Insaf).
Insaf continue ainsi de poursuivre son beau rêve citoyen et solidaire : éradiquer l’abandon des bébés, 300 à Casablanca chaque année, en offrant aux mamans et futures mamans bienveillance, soutien et hébergement. Toutes bénéficient ainsi de l’écoute attentive d’une assistante sociale, d’un accompagnement administratif et juridique ainsi que d’une médiation familiale lorsque c’est possible. Et ce n’est pas tout. Durant trois ans, mères et enfants sont suivis médicalement et psychologiquement, ils reçoivent gracieusement lait et médicaments. Pour Insaf, la mission est accomplie lorsque ces mamans ont atteint la stabilité professionnelle. « Au moment où vient de s’achever la campagne des 16 jours de lutte contre les violences faites aux femmes, la situation des mères célibataires revêt un caractère particulièrement important car elles sont victimes avec leurs enfants de discrimination, de rejet, et de violence. Réintégrer ces mamans et leurs enfants dans leurs droits et leurs dignités est fondamental pour s’inscrire dans la vision humaniste et égalitaire que nous tous réunis ici, souhaitons promouvoir. », déclare de son côté Séverin Strohal, Chef de la section Gouvernance de l’Union Européenne au Maroc.
En outre, durant la pandémie, la société civile s’est mobilisée davantage et Insaf, s’est vivement engagée. Grâce à tous les généreux donateurs, elle a pu envoyer plus de 6.000 colis de 25 kg de denrées alimentaires dans les villages enclavés du monde rural sans oublier plus de 9.500 migrants à Casablanca, Rabat et Mohammedia. L'Union Européenne s'est aussi mobilisée avec Insaf pour fournir des centaines de colis alimentaires à des mères célibataires et les aider à régler leur loyer. Les responsables de l'Union Européenne ont également sollicité leur réseau, à l’instar de l’Organisation Internationale de Migration (l’OMI), qui a remis à Insaf des fonds importants pour qu’elle puisse distribuer plus de 7.000 repas chauds et froids aux migrants subsahariens sans domicile fixe de Casablanca. De nombreux partenaires marocains ont également répondu présent mais la tâche est immense et les besoins aussi. « L’action associative nous apprend l’humanité. Elle nous démontre en toute occasion que nous ne pouvons agir seuls et que c’est l’union de toutes les forces qui nous permet d’agir et de faire des pas en avant », poursuit Mme Othmani.
Dans ce sens, une grande campagne de parrainage permanent de 250 dhs mensuels a ainsi été lancée en ce mois de décembre. Une somme qui peut sembler faible au regard des besoins mais la multiplicité de ces parrainages est la garantie de la pérennité des actions d’Insaf. Et cela transformera la vie des plus déshérités. Le combat doit donc se poursuivre et tout un chacun pourrait y contribuer.
Il est désormais possible de télécharger un ordre de parrainage sur les réseaux sociaux ou soutenir la cause via www.faireundon/insaf
Par Nafissa El Bouanani