Jusqu’au 8 octobre 2020, la galerie casablancaise Amharech ArtSpace vous invite à un formidable voyage vers la nature à travers l’installation visuelle « At Tine wa Azzaytoune » de la très talentueuse artiste marocaine, plasticienne et photographe, Hind Chaouat. Pour la toute première fois, à cause du Covid-19, la galerie réinvente son espace en une interface vitrine visible exclusivement de l'extérieur. Une orchestration néanmoins fabuleuse qui vous donnera l’occasion d’admirer le travail éblouissant de cette photographe hors-pair au style intimiste et reconnaissable. Travellings teintés par la douceur du jour en pastel d’une nature sauvage : c’est ainsi que nous pouvons décrypter son art. Autant dire que Hind Chaouat a vraiment le coup d’œil pour représenter les paysages qui lui font face et les sublimer à sa manière, de façon simple et authentique. La vidéo, baignée de vérité et quasiment kubrickienne, présente des extraits de performances sensorielles avec un vrai soupçon de nostalgie. Le ciel en toile de fond, les oliviers à perte de vue et la terre, notre mère, celle qui nous attend tous et qui voudra de nous après notre couverture charnelle humaine. L’artiste nous invite ainsi à prendre conscience de sa majesté et de sa valeur. Mettant en avant l’exploitation et l’avidité humaine, elle cherche à nous sensibiliser pour protéger cette nature coûte que coûte. C’est d’ailleurs pendant la période du confinement que l’artiste a donné vie à son œuvre poignante. Elle questionne ainsi le monde et notre capacité à nous réadapter et repenser notre manière de vivre comme une véritable mutation.
L'installation se compose donc de deux vidéos au même format, mais qui vont dans les sens contraires : Left and Right. De l’autre coté de l’interface, se tient une installation de 3 oliviers grandeur nature. Au centre, une gigantesque photographie « At Tine » est mise en évidence : elle représente un arbuste emprisonné et asphyxié dans un pot, qui se retrouve à subir le même sort que les humains durant le confinement, coincés sur le petit balcon d’appartement au cœur d'une ville bien loin de la nature. « J’ai voulu mettre l'accent sur notre rapport au temps qui n'est pas du tout le même lorsqu'on est libre et qu'on en dispose comme bon nous semble (…). Le spectateur pourra aussi ressentir cet inconfort que nous avons senti au tout début du déconfinement, une fois qu'on nous a rendu notre liberté... », déclare Hind pour expliquer sa démarche artistique. Enfin, le fond sonore est signé « Inas Inas » de Rouicha. « Un chanteur berbère très connu que mon père écoutait souvent quand j'étais enfant. J’ai mis juste les notes jouées au gambri, pas de paroles. Pas besoin…», conclut-elle.
Lien de téléchargement des vidéos : https://we.tl/t-iduZilf2dy
Amharech Artspace : 2 Rue Hounaine, Racine Casablanca
Tel : 080-8613472
Par Nafissa El Bouanani