DIOR EN ROSES, L’EXPO DU MUSÉE CHRISTIAN DIOR

C’est à la plus prestigieuse des fleurs, qui fut aussi l’une des favorites de Christian Dior, qu’est consacrée l’exposition Dior en roses dans sa maison d’enfance, la villa Les Rhumbs à Granville. Si la rose inspira la silhouette de femme-fleur, d’abord rêvée dans le jardin de Granville avant d’éclore en 1947 lors du premier défilé de la maison de couture qui porte son nom, elle entre aussi dans la composition des nombreux parfums inventés dès 1947, dont le premier d’entre eux, Miss Dior.

Si la rose est une fleur, le rose est une couleur. C’est d’abord celle de la maison familiale, « crépie d’un rose très doux » selon les mots du couturier, et qui fait écho à la couleur délicate des fleurs qu’il pouvait humer et admirer dans la roseraie souhaitée par sa maman Madeleine. Elle est la couleur de l’enfance, celle des Petites Filles Modèles, célèbre roman de la Comtesse de Ségur paru dans la Bibliothèque Rose et qui inspira en 1939 une robe de Christian Dior, alors modéliste chez le couturier Robert Piguet.

L’évocation de l’enfance et du jardin de Granville précède l’exploration des « autres » jardins de Christian Dior, inspirés du premier d’entre eux : celui de Milly-la-Forêt au sud de Paris, puis celui de Montauroux en Provence, le dernier, qui devait permettre au couturier de « retrouver, sous un autre climat, le jardin fermé qui a protégé mon enfance ». La rose y est présente, comme elle le sera dans les créations de ses amis artistes et poètes : Raoul Dufy, Salvador Dali, Léonor Fini, Christian Bérard ou encore Jean Cocteau adopteront aussi cette fleur et cette couleur qui se prêtent particulièrement bien à toutes les déclinaisons dans les univers de la poésie, de l’art et de la mode, ici étroitement associés.

Du rose pâle au rose rouge, tantôt associé à l’univers des petites filles, tantôt à celui de la femme fatale, le rose est inlassablement convoqué par Christian Dior et par ses successeurs sur les modèles haute couture et sur les accessoires sélectionnés pour l’exposition : bijoux, foulards, sacs, souliers... D’une époque et d’un créateur à l’autre, les variations sont multiples : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons hier, Maria Grazia Chiuri aujourd’hui, les interprètent avec talent et au rythme de leur époque.

Enfin, l’exposition associe étroitement l’histoire familiale et le parcours du couturier, en mettant en avant la personnalité exceptionnelle de sa jeune soeur chérie, Catherine, qui fit des fleurs son métier et fut à la fois son soutien et son inspiratrice.

Faisant ainsi la part belle à l’une des plus belles fleurs et à l’une des couleurs aux nuances les plus variées, l’exposition offre une lecture originale des créations de Christian Dior par rose(s) interposé(es). Modèles et accessoires de haute couture, oeuvres d’art et objets d’art décoratifs les déclinent à l’infini grâce à des prêts exceptionnels de Christian Dior Couture, des Parfums Christian Dior, de musées parisiens : le Musée des arts décoratifs, le Centre Pompidou - Musée national d’art moderne…, mais également de musées normands: le musée André Malraux du Havre (MUMA), le musée d’Avranches, les musées de Granville… et de prêteurs particuliers.

En écho aux collections parées de rose(s) au sein de la maison, un parterre de roses « Jardin de Granville », créés par la société André Eve et offertes par les Parfums Christian Dior, se déploiera sur la grande pelouse visible depuis le jardin d’hiver de la villa.

Musée Christian Dior, du 5 juin au 31 octobre 2021.

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