Finie l’époque insouciante où vous dépensiez sans compter, l’heure de la crise a sonné. Votre tendre moitié vous emmène de moins au moins au resto, les voyages se font rares, les cadeaux ne sont plus haut de gamme, les disputes se multiplient… Eh oui, les temps changent. Mais comment, du jour au lendemain, est-il passé de grand seigneur à un vieux picsou ? Est-il simplement devenu prudent avec l’âge ou est-ce son côté mesquin qui a pris le dessus ? Quelques pistes.
Prudence, mère de sûreté…
Vous pensiez avoir épousé Rockefeller, mais après quelques années, il a fini par recoudre ses poches trouées. Difficile pour vous d’accepter la situation surtout lorsqu’il pousse le bouchon un peu trop loin… Certes, son changement vous agace clairement. D’autant que vos caprices et exigences de femme sont toujours d’actualité. Mais n’oubliez pas qu’il est submergé de responsabilités et qu’il fait beaucoup plus de sacrifices que vous ne l’imaginez. Or, au lieu d’épauler, vous lui mettez une pression folle. Et s’il ne supportait plus toutes vos dépenses superflues et qu’il a enfin décidé de serrer la ceinture pour la santé du foyer ? Avant de le condamner trop vite, peut-être finalement est-il plus raisonnable que radin. D’accord, durant les beaux jours, vous étiez sa princesse : il répondait sans rechigner à tous vos désirs. Mais les années ont passé et aujourd’hui, les priorités ont changé. Avec le temps, bien d’autres frais sont apparus et il faut bien subvenir à tous ces besoins. Les études des enfants, les charges de votre belle villa, les projets financiers… Un jour ou l’autre, il fallait bien freiner sur les coups de folie. Aujourd’hui plus question de jeter l’argent par les fenêtres. D’autant qu’on est jamais à l’abri d’un coup dur… Pour lui, être libre, c’est justement être économe. Dites-vous que s'il compte autant ses sous, c'est aussi pour vous assurer un niveau de vie agréable. Et ce n’est pas plus mal. Auriez-vous préféré avoir un mari aux mains troués qui dépense sa fortune sans compter jusqu’à la ruine certaine ? Etre avec quelqu'un de responsable, loin d’être un calvaire, c’est une grande sécurité.
Mais jusqu’à quel point ?
Avouez-le, quelque part, vous êtes fière de voir comment votre Jules gère le budget familial. Surtout lorsque vous constatez que d’autres couples ne s’en sortent pas du tout, bombardés de crédits et de dettes. Pourtant, une question vous taraude : de l’argent, on n’en manque pas, alors pourquoi éprouve-t-il autant de mal à le dépenser ? D’accord, le fait d’épargner et d’investir dans la pierre ne vous cause pas de problème, bien au contraire, vous le poussez souvent vers cette voie-là. Mais de là à changer radicalement votre train de vie, c’est plus difficile à digérer. Et à force de le voir se défiler à plusieurs reprises, vous finissez même par soupçonner le pire. Et s’il était devenu radin ? Vous l’aviez pourtant connu naturellement généreux, loin d’être le genre de personne à compter le moindre sou. Mais voilà que depuis quelques temps, sans crier gare, il vous mène la vie dure. Les additions lui donnent des sueurs froides, les budgets ont clairement diminués et les petites attentions envers vous sont aux oubliettes. Pire encore, il scrute vos moindres dépenses, vérifie vos relevés bancaires et pique des crises si par malheur vous avez fait quelques excès. Aïe, aïe, aïe… Une chose est sûre, vous sentez que le clash est imminent ! Faire des économies, ça passe encore, mais vivre avec un pingre, c’est une autre paire de manches.
Le radin dans toute sa splendeur
S’il y a bien un défaut qu’on ne tolère pas chez un homme, c’est l’avarice. Et si l’on fuit un radin comme la peste, ce n’est pas forcément qu’on est vénale ou matérialiste, c’est surtout par peur de voir ce trait prédominer sur sa personnalité. En réalité, le volet des finances peut faire de gros dégâts dans le couple. Surtout, lorsque les deux protagonistes ont une vision de la vie complètement opposée. Certes, le bonheur est fait de petites choses, mais quand même. Cela dit, il aura beau être radin, il n’en reste peut-être pas moins amoureux : au lieu de vous inonder de roses et de vous couvrir de bijoux, il se dit sans doute que ses « je t’aime » suffisent. Hélas, non, pas toujours. Une femme reste une femme, elle veut le beurre et l’argent du beurre. Malheureusement, lorsqu’on est face à un vrai radin, l’argent est au centre de toutes les discussions et de toutes les disputes. S’invitent alors frustration, culpabilité et sacrifices. Pas facile de vivre avec un indécrottable radin, surtout lorsque ses symptômes s’amplifient avec l’âge. Bientôt, à ses yeux, toute dépense devient inutile, car il préfère jouir de la vie en voyant son trésor s'accumuler. Alors, bien-sûr, gare au gaspillage et vive les économies de bouts de chandelle. Terrifié à l’idée de manquer, sa peur panique du lendemain l’empêche de vivre et de profiter pleinement du présent. Enfin, plus sournois, il y a ce nouveau radin qui prône l’égalité des sexes et utilise le prétexte de l’émancipation féminine pour moins utiliser son portefeuilles et vous inviter à ouvrir le vôtre. Quel goujat !
Ça se soigne docteur?
A moins d’être ponctuelle, l’avarice peut prendre la forme d’une sévère maladie. Il sera alors difficile de soigner un radin pathologique qui s’ignore et qui refuse d’admettre la vérité. Certes, on ne naît pas radin, mais de toute évidence, on le devient dès le plus jeune âge. Souvent, sans en prendre conscience. C’est ancré dans l’éducation et un jour ou l’autre, ça peut se réveiller brusquement. On ressent alors une profonde angoisse, on dort mal et on a la hantise de se séparer du moindre petit sou gagné à la sueur de notre front. Tout le contraire de la personne qui partage notre vie et qui n’aspire qu’à profiter de l’existence sans se priver en dépensant sans compter. Comment donc trouver le juste milieu ? Le conseil le plus judicieux serait, bien entendu, l’indulgence et la patience. Certes, ce n’est guère joyeux de partager son quotidien avec un partenaire pingre et égoïste, mais ce n’est pas une mission impossible. Tout n'est pas perdu, en prenant du recul, vous pouvez contrer le vilain défaut de votre compagnon. Déjà, même si votre couple est en crise, cessez donc de focaliser sur son côté mesquin et n’entrez pas dans son jeu. Au contraire, essayez plutôt de le rassurer et de l’aider à prendre conscience de son problème. En douceur et sans pression, tentez de l'aider à comprendre l'origine de son insécurité. La meilleure solution reste la communication et surtout les compromis. Expliquez-lui que vous ferez des efforts, mais qu’il est important pour votre couple de vous faire plaisir. A force de râler à chaque nouvelle dépense, entre rigidité et harcèlement, votre mariage risque d’en prendre un sale coup. Mieux vaut s’exprimer clairement et honnêtement, en écoutant les attentes de chacun. Ceci dit, stop à la folie des grandeurs. N’abusez pas du shopping et des dépenses inutiles, montrez-lui que vous êtes capable de faire des économies et de vivre simplement. Peu à peu, il sera inspiré, confiant et plus serein. Jusqu’au moment où sa nature généreuse pourra montrer le bout de son nez. En revanche, si son état s’aggrave, pour les cas désespérés, une thérapie sera la bienvenue.