Triste nouvelle ce matin. La France est en deuil depuis l’annonce de la mort de l’un de ses chanteurs légendaires : Christophe. L’interprète des « Mots bleus », « Les paradis perdus » ou encore « Aline » s’est éteint la nuit dernière à l’âge de 74 ans dans un hôpital de Brest des suites d'un emphysème pulmonaire. Une vive émotion s’est déclenchée à l’annonce de son décès : de tous bords, les français ont multiplié les hommages suite à sa disparition. Des médias aux politiques, en passant par les artistes et les internautes anonymes, tous saluent le grand artiste qu’il était. On regrettera également sa personnalité étrange, singulière, discrète, charismatique, enigmatique et décalée. De son vrai nom Daniel Belivacqua, Christophe était juste unique. « Immense tristesse. Pensées à sa famille, ses fans. Sa musique, sa gentillesse et son humilité m’ont marqué à jamais. Les gens qu’on aime sont éternels et tu l’es. Merci Christophe. On ne t’oubliera pas, il t’attend et vous allez bien vous marrer », écrit Laeticia Hallyday en légende d'une photo de lui en compagnie de Johnny. De son côté, Emmanuel Macron a salué « la délicatesse et l'idéalisme éthéré de ce dandy qui ouvrageait ses chansons en esthète, un artiste singulier…Avec lui, nous criions Aline, nous disions les mots bleus, nous pleurions les paradis perdus. Il était l'une des figures les plus singulières, un oiseau de nuit aux chansons lumineuses, une idole yé-yé qui fascinait les musiciens électroniques, un chanteur précieux capable d’emmener le public avec sa voix androgyne et fragile, toujours au bord de la fêlure, vers les sommets de son imagination romantique et ténébreuse, où il faisait se rejoindre le populaire et l’expérimental, le trivial et le sublime, le mystère et l’évidence, ce beau bizarre dont il avait emprunté le nom à Baudelaire. » « Je n’ai pas les mots. Repose en paix. Chante là-haut avec ta voix qui était déjà celle d’un ange », écrit Benjamin Biolay sur Instagram. « J’ai perdu un ami, un partenaire, un compagnon de fête. Ma tristesse est profonde et durera un bon moment », renchérit ému Eddy Mitchell. « Quelle tristesse de voir Christophe partir », pleure Julien Clerc. Jean-Michel Jarre, musicien, parolier pour Christophe pour «Les Mots Bleus» et «Paradis Perdus», a déclaré à l'AFP : « C'est une grande tristesse. Je perds un membre de ma tribu. C'était un des plus grands chanteurs français. C'était plus qu'un chanteur, c'était un couturier de la chanson. C'était un personnage unique. Il avait une fantaisie qu'on ne retrouve plus aujourd'hui. Et on ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus (…). c'est important qu'on parle de lui aujourd'hui parce que je ne pourrai même pas aller lui dire au revoir. » En effet, face au contexte actuel de crise sanitaire liée au coronavirus, les rassemblements sont interdits. Mais un hommage public dans les règles de l’art sera fait dès que possible. Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une voix hors norme, une voix qui a ému plusieurs générations. Une voix qui nous faisait voyager sur place. Mais elle ne mourra jamais, elle restera toujours dans nos cœurs et on continuera longtemps de fredonner ses mélodies poétiques. Son dernier double-album est justement un véritable trésor puisqu’il dévoile tous les plus grands succès du chanteur en compagnie d’autres artistes. Qu’il repose en paix…