Pour les cheminots d'origine marocaine de la SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer français), une bataille a été remportée le lundi 21 septembre 2015 : dans le procès qui les opposait de longue date à la compagnie ferroviaire, les juges ont estimé qu'ils avaient été victimes de discrimination, leur donnant droit à une réparation à hauteur de 200.000 à 400.000 euros chacun.
Si la SNCF n'a pas encore manifesté son intention de faire appel de cette décision, la compagnie ferroviaire a fait savoir par voie de communiqué qu'elle était restée de tous temps sur les rails de la législation. Pour rappel, durant les années 1970, les salariés marocains (pour la plupart devenus Français depuis) étaient recrutés dans leurs pays d’origine pour travailler au nettoyage des trains et payés à demi-salaire…
Les Chibanis ont dénoncé durant des années des différences de traitement subies tout au long de leur carrière en raison de leur origine : un statut de contractuel particulier qui les a obligés à prendre leur retraite cinq à dix ans plus tard que leurs collègues cheminots français. En tout, 650 requêtes de Chibanis sur 832 ont été jugées recevables. « Il y a une véritable récompense morale aussi pour ces travailleurs intègres », affirmait Me Clélie De Lesquen, avocate des Chibanis au micro de France 3 au sortir du tribunal.