Coup de gueule. En quelques mots, la magnétique et charismatique Asia Argento a enflammé le public. A l'origine de l'affaire Weinstein, celle qui ne cesse de militer contre les violences à l’encontre des femmes, a fait un discours poignant hier en pleine clôture du festival cannois. Avant de décerner le prix d'interprétation féminine à kazakhe Samal Yeslyamova, en compagnie de la réalisatrice américaine et membre du jury Ava DuVernay, l'actrice italienne a prononcé quelques mots incendiaires, pointant du doigt le gotha du cinéma rassemblé sur la Croisette. « J’ai été violée par Harvey Weinstein, ici même à Cannes en 1997 (…). Ce soir, parmi vous, siègent des gens qui doivent être tenus responsables pour leur conduite à l'égard des femmes. Pour leur comportement qui n'a pas sa place dans notre industrie, qui n'a pas sa place dans n'importe quelle industrie. Vous savez qui vous êtes mais, plus important encore, nous savons qui vous êtes. Et nous ne vous permettrons pas de vivre dans l'impunité.», a-t-elle menacé. Elle était visiblement émue, voire même bouleversée. Ses cibles invisibles ont du bien tremblé. Grâce à elle et à bien d’autres femmes courageuses comme elle, ferventes partisanes du mouvement « Time’s Up », la traque des prédateurs sexuels est loin d’être achevée.