Nabil Ayouch, qui a présenté son film Haut et Fort, en compétition officielle à Cannes, a choisi le designer Ali Drissi pour habiller son équipe pour la fameuse montée des marches.
Un bel exercice de style pour le designer qui a eu l’opportunité de plonger dans l’univers du Hip Hop pour en garder les codes, l’amenant dans les sphères glamour du Tapis rouge du Festival de Cannes. On y voit des pièces du vestiaire streetwear comme le bombers, la veste oversized ou le pantalon cargo se mêler avec des pièces « tailored », chères à l’univers stylistique du designer Ali Drissi.
Avant d’arriver sur le tapis rouge cannois, il aura fallu, pour confectionner les tenues des 12 artistes, une centaine de mètres de tissus (des taffetas, différents denims, des georgettes de soie, du chanton de soie, de la toile cirée, du cuir d’agneau) et plus de 500 heures de travail qui ont nécessité le concours de couturiers et couturières dirigés par une première d’atelier.
C’est aussi l’occasion pour le designer de révéler sa nouvelle marque de fabrique : l’upcycling. C’est d’ailleurs avec l’équivalent d’une centaine de paires de jeans qu’ont été montés les tressages qui font les manches de certaines vestes, les dos de bustiers ou bien encore les franges qui finissent d’autres pièces.
En effet, depuis 2 ans, Ali Drissi développe la technique « Tanya », comprendre qui permet de créer des surfaces tissées à partir de vêtements usés, de chutes de tissu et des stocks de tissus obsolètes. Son ADN est résolument social et solidaire et inspire son propre modèle de développement, son processus de création et son mode de fonctionnement opérationnel. Son intention : proposer un vêtement tendance, éco responsable mettant en avant le talent des tisseuses marocaines dans les régions les plus reculées. Une démarche fortement appréciée par Nabil Ayouch, un réalisateur résolument engagé socialement.