Aissaoua : héritage mystique sous le signe du partage

C’est dans la splendide esplanade du Palais Méchouar au quartier des Habous à Casablanca, que s’est déroulée la 2ème édition du Festival international de la culture Aissaoua, tenue sous le Haut patronage de S.M le Roi Mohammed VI. Organisées par la section Casablancaise de l’Association Fès Saiss, les trois belles soirées ont célébré le riche patrimoine mystique du Maghreb. Devenant un rendez-vous culturel majeur pour la sauvegarde et le développement de cette culture mythique et traditionnelle, le festival met en lumière les rituels de cette discipline ancestrale et contribue à sa renommée auprès d’un large public, notamment la jeune génération afin de l’initier à prendre soin de cet héritage culturel et à connaître ses richesses. Cette belle édition a ainsi offert un riche programme qui a largement illustré la splendeur de l’héritage Aissaoui, avec de grands noms du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie. Ainsi, jeudi soir, l’ouverture du festival a été assurée par l’ensemble « Awamria Mkaddem Sidi Ameur », dignes représentants de la « Tariqa Al Amiriya » de la confrérie tunisienne Zawiya Sidi Ameur, ainsi que le chanteur tunisien Mahmoud Frih, spécialiste de la nouba du Malouf tunisien. Etait également présent le célèbre Mkaddem Haj Said Berrada, héritier d’une prestigieuse lignée familiale de Moquadem de Fès, qui a fait preuve d’une véritable maestria de la « TariqaAissaouia », mais aussi  le chanteur tangérois Said Belcadi, grand maître du Madih et du Samaa. Le lendemain, l’Algérie était à l’honneur avec les Aissaoua Mkaddem Khalil Baba Ahmed et le chanteur de musique gharnati Brahim Hadj Kacem. Le soir même, la Tariqa Aissaouia du Maroc a été représentée par Taifat Ikhouane Aissaoua, dirigée par le jeune et talentueux Abdessamad Hadef de Meknès. Le Melhouna était également à l’honneur avec le grand artiste Driss Zaarouri et l’orchestre du maestro Mohamed Otmani des musiques traditionnelles de Fès. Ensemble, ces trois grands artiste sont subjugué le public à travers une fusion inédite. Quant à la soirée de clôture, le festival a proposé un beau tableau artistique qui a réuni sur scène le légendaire groupe Nass Al Ghiwan avec les troupes Aissaoui venues de Meknès, de Fès et de Rabat. Durant deux heures, le public a été emporté pendant devant une série de prestations vocales et musiciennes exécutées avec brio par ces artistes de talent. Fortement applaudis, les concerts présentés lors de cette deuxième édition marquent le succès grandissant de cet événement musical inédit.  Outre les spectacles, le festival a organisé une table ronde sur le dialogue des religions et des cultures, ainsi qu’un forum-débat autour de l’approche soufie dans la moralisation de l’éducation.